Pour le Salon Educ, nous avons élaboré un baromètre du bien-être au travail à destination du personnel scolaire. A l’heure où nous écrivons ces lignes, 90 personnes y ont pris part. En attendant d’avoir plus de participants pour vous faire un retour chiffré, nous nous attarderons dans ce premier article sur les réponses (61) à la question ouverte du baromètre : « Au sein de votre établissement, quelle action serait à mener pour améliorer votre sentiment de bien-être au travail ? ».

Deux-tiers de nos participants ont saisi l’opportunité de ce questionnaire pour développer davantage ce qui serait à améliorer dans leur quotidien professionnel. Et leurs réponses sont on ne peut plus parlantes. En voici quelques-unes :

Le bien-être au travail, un construit multi-facettes

Le sentiment de bien-être au travail résulte de la perception qu’a le travailleur de différents aspects de son occupation. Ils sont au nombre de six : la sécurité, la protection de la santé, l’hygiène, l’ergonomie, l’embellissement du lieu de travail et les aspects psychosociaux.

Ces différents facteurs sont identifiés dans le Code du bien-être au travail (2017)[1] comme les domaines sur lesquels portent les principes généraux de prévention de la « loi bien-être » (1996). Ces principes généraux servent de base aux employeurs pour la politique de bien-être qu’ils doivent mener au sein de leur organisation : éviter les risques, les supprimer ou réduire à la source, préférer les mesures de protection collectives aux individuelles, veiller à la formation et l’information des travailleurs[2].

Dans le cadre législatif, quand on parle de « bien-être au travail », on parle donc en termes de « risques », de « prévention » et de « protection »… mais aussi en termes de « formation » et d’« information ». Ces différentes facettes du bien-être au travail sont des aspects du métier sur lesquels on peut agir. Comment ? En faisant de la prévention pour diminuer/éviter les risques, en protégeant la santé des travailleurs mais aussi en les informant et en les formant.

Quels types de « risques » les répondants nous partagent-ils dans cette question ouverte ? Quel(s) aspect(s) de leur travail souhaitent-ils voir changer ?

Les aspects psychosociaux : la dimension sociale du travail et ses effets sur la santé

La majorité des réponses se situe dans la sphère psychosociale du travail. En voici quelques exemples :

La manière dont le travail est organisé : « Moins d’administratif » , « « Des réunions par niveaux,  avec les collègues directs et la direction. Des décisions cohérentes et claires », « Meilleure organisation », « Un travail en partenariat avec la direction, qu’elle nous demande notre avis »;

son contenu : « Moins de pression de la direction », « Plus d’autonomie », « Refonte des programmes de manière utile pour les élèves » ;

l’environnement et les conditions d’exercice : « Nous permettre d’avoir accès aux équipements de qualité et en nombre suffisant (réseau internet, ordinateur, photocopieuse qui fonctionne…) », « Du chauffage dans l’école », « Des horaires plus corrects et réalisés dans l’intérêt des bénéficiaires », « Moins de bruit » ;

et la qualité des relations interpersonnelles : « Écoute et reconnaissance, possibilité de se confier », « Avoir des collègues qui travaillent dans le même sens que l’équipe et pour l’école », « Un peu plus de bienveillance de la part de la direction lorsqu’elle parle à ses enseignants », « mettre les parents face à leurs responsabilités et les obliger à agir ».

Ces aspects psychosociaux deviennent des risques psychosociaux (RPS) quand « la probabilité qu’un ou plusieurs travailleurs subissent un dommage psychique, qui peut également s’accompagner d’un dommage physique, suite à l’exposition à une situation de travail comportant un danger. Cette situation de travail « dangereuse » peut faire référence à l’organisation du travail, aux conditions de travail, aux conditions de vie au travail, au contenu du travail ou aux relations interpersonnelles au travail.» [3]

Quand les aspects psychosociaux du travail deviennent des risques psychosociaux, différents indices peuvent nous informer de leur présence : maux de tête, hypertension, dépression, troubles du sommeil, douleurs musculaires, etc. pour le travailleur. Taux d’absence élevé, turnover, désengagement, baisse de la qualité du travail, etc. pour l’employeur.

Des exemples de mots associés aux conséquences des risques psychosociaux ? « Stress », « Burn out », « Harcèlement », « Dépendance », « Suicide », « Conflits », « Violence »… un « joyeux » programme en perspective… quand on laisse les risques s’installer.

De nombreux professionnels existent et sont mis à votre disposition par votre employeur pour prévenir et/ou vous protéger des risques psychosociaux. Toutes les informations se trouvent dans ce visuel édité par le SPF Emploi, Travail et Concertation sociale et sur BeSWIC.be.

Notre baromètre est toujours ouvert et disponible, n’hésitez pas à le partager aux personnes de votre entourage qui travaillent en école.

[1] https://emploi.belgique.be/sites/default/files/content/documents/Bien-%C3%AAtre%20au%20travail/R%C3%A9glementation/code2017.pdf

[2] https://emploi.belgique.be/fr/themes/bien-etre-au-travail/principes-generaux/explication-concernant-la-loi-bien-etre

[3] https://emploi.belgique.be/sites/default/files/content/publications/FR/RPS_Guide_pr%C3%A9vention_FR_2020.pdf (p.9)